On ambiance la rue !

Ordinairement la traverse d'orange est une petite rue calme. Il y a certes de temps en temps des voisins qui font la fête mais c'est surtout une traverse bordée de villas habitées par des retraité ou des gens assez riches pour avoir pu acheter une villa proche du centre. Ces dernières années ma voisine H… a fait quelques fêtes et l'on a reçu des plaintes d'un voisin particulièrement acariâtre. J’ai bien écrit on parce que j'étais dans ces fêtes et que ce crétin s'en est pris à moi. Il s'en est pris de même à mon fils et à ses amis se permettant d'entrer sans autorisation dans l'immeuble. Je m'étais promis de lui écrire que la prochaine fois j’allais déposer une main courante pour violation de domicile. C’est moi aussi qui ait eu l'honneur de rédiger tous les courriers où j'ai traduit dans des formules ampoulées tous les gros mots qu'on comptait lui balancer.

Depuis le 17 mars nous sommes confinés chacun chez soi ; la villa Dimanches, comme pour les fêtes, est comptée comme une seule unité d'habitation par ses habitants. C'est nous qui avons lancé les applaudissements de 20h qui sont devenus le bordel de 20h avec sifflet tambourins, slogans stupides (Corona va niquer ta mère…), ou militants (Du fric pour l’hôpital public, de l’air pour les caissières…) en invitant les voisins en faire autant que nous.

Le beau temps et le printemps arrivant on a pris possession de la terrasse et des apéros. De plus en plus tard, avec force alcool (personne ne reprend le volant !), musique et même light show style boite de nuit. Vendredi dernier nous n'avons pas vu l'heure tourner et nous avons fini à 3h du matin. Nos pensées sont allées vers ce pauvre voisin empêché dorénavant devenir faire le fier-à-bras chez nous : au cas où on aurait même appelé les flics !

Ce petit plaisir, cette petite revanche, a donné un piment supplémentaire à une soirée bien ambiancée.