Bruxelles ville capitale

Ce n’était pas la première fois que je suis allée à Bruxelles. Mais jusqu’ici je ne l’avais qu’effleurée passant juste quelques heures, que ce soit autour de la Grand Place ou pour un concert mémorable de Tom Pertty au Forest National.

Je viens d’y passer 3 jours, à arpenter la ville à pied, en tram ou en velib qui s’appelle villo. J’y ai vu une ville belle et moins belle, riche et moins riche mais surtout une ville de capitales emboîtées sans toutefois avoir l’arrogance des capitales.

Évidemment c’est la capitale de la Belgique donc on a partout ses rois et ses reines sous toutes leurs formes. Ici Léopold II en statue équestre qui, en plus était propriétaire personnel du Congo.

C’est aussi la capitale de l’Europe. L’importance des bâtiments de l’institution donne une idée de ce que cela doit être quand on ne vient pas au mois d’août. Ici on trouve non seulement les représentations des pays membres mais aussi celle des régions. Sans compter tous les lobbys qui gravitent autour.

Ce fut aussi une grande capitale coloniale. Certes la Belgique n’eut qu’une seule colonie, mais quelle colonie ! Le Congo. Il en reste plein de choses. Par exemple à Tervuren, le musée colonial de Léopold Il réouvert après une longue rénovation sur la voie de la décolonisation comme annoncé des l’entrée. Des œuvres d’artistes congolais sur le parcours rappellent cette histoire partagée au milieu des œuvres à la gloire de la mission civilisatrice belge.

Et puis les collections fabuleuses dans tous les domaines dans une muséographie moderne, claire, didactique avec souvent une tracéabilité des œuvres et des objets. Indispensable pour le contexte.

J’y ai passé près de 5 heures sans en faire le tour. Et encore seulement 1% des collections sont exposées !

Dans le quartier de Matonge à Ixelles on se retrouve dans une seconde capitale du Congo, en ligne directe avec Kin la belle et toute l’Afrique centrale. Au son de la musique Kinoise, on y trouve des pagnes, de la chikongwa, des cheveux et des extensions (beaucoup)... et un square Patrice Lumumba.

Après tout c’est ici qu’il négocia l’indépendance et c’est dans la mer du nord que furent paraît-il jetés par le service secrets belges ses derniers restes, des dents.

En 1958 la Belgique se rêva comme centre du monde. Il nous en reste l’Atomium. Le village congolais avais fermé avant la clôture. Cela ne faisait plus recette. Les negres ont remis leur costume et leur cravate et sont allés chercher un autre boulot.

Bruxelles est encore la capitale de la BD, celle des frites et de la bière et surtout d’un certain humour qui fait prendre une mini statue d’un gamin qui pisse pour un monument national.

Me voici maintenant à Anvers, côté flamingant. Dès que la pluie cesse je vais explorer les rives de la Meuse. Mais peut être devrais-je y aller tout de suite. Ici la pluie est capitale.