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Nadoch

Niouzes de la villa dimanches, de ses habitants, de ses visiteurs. Totalement narcissique.

Métamorphoses dans le Valenciennois

Publié le 15 Novembre 2014 par Nadine in Voyages

La nouvelle salle de concerts de Valenciennes s'appelle le Phénix. Je trouve que le nom est totalement approprié pour l'Athènes du Nord comme disent les commentateurs sportifs en panne d'inspiration lorsque VA reçoit au stade Nungesser. D'ailleurs le stade Nungesser de Valenciennes-Anzin a été lui aussi métamorphosé : complètement rénové en style Arena semi-couvert, il n'a plus l'aspect prolo-briques d'autrefois. Son âme a dû perdre quelque chose, mais les spectateurs doivent sûrement payer beaucoup cher en restant au sec.

Mais commençons par le début. Je suis arrivée samedi dernier à Lesquin, l'aéroport de Lille et immédiatement j'ai été prise en charge par Patrick et Erika, les parents de ma camarade de l'Aisne que j'avais reçus en août dernier à la villa Dimanches. Accueil simple et chaleureux, et soirée bière et maroilles : ambiance du Nord immédialement. Le lendemain, je devais aller à Lille et eux à Maubeuge ; j'ai donc proposé un compromis, aller à Valenciennes. C'est ainsi que j'ai eu droit à une visite des métamorphoses du Valenciennois et du pays minier.


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Après avoir admité le beffroi de Douai, nous avons pris la vois rapide vers l'est du pays minier. Nous avosn fait un arrêt à Rieulay où les terrils ont été rasés et transformés en parce de loisir avec lac, canard, bateau et piste cyclabe VTT. Ayant croisé la centrale de Bouchain — elle va prochainement fermer — nous sommes entrés dans Denain via Lourches. Je n'ai plus rien reconnu ! Les kilomètres de friches industrielles et de corons noirs et délabrés ont été rasés, laissant place à de la verdure. Seule une énorme machine d'Usinor a été laissée comme un vestige au bord de la voie rapide.


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A Denain même, les haut fourneaux ont été transformés en bureaiux et espaces commerciaux et la ville est traversée par la ligne de tramway dont les rails sont pris dans la pelouse. D'ailleurs les deux lignes desservent tout le pays entre Denain, Valenciennes et Vieux-Condé près de la frontière belge, ce qui en fait un réseau très étendu.L'autoroute déserte que j'ai connu entre Valenciennes et Bouchain bouchonne paraît-il maintenant en semaine. Nous étions dimanche mais j'ai compris pourquoi : les activités se sont installées le long de l'autoroute. Il y des silos le long du canal mais surtout des centres de frêt et de logistique aux sorties sud de Valenciennes. Et puis il y a bien sûr Toyota depuis presque 20 ans au nord, vers la Belgique.


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Puis nous sommes entrés dans Valenciennes-même en passant par l'université. J'avais connu l'université balbutiante, avec quelques formations de premier cyle. C'est maintenant un grand campus des formations de pointe, un pôle transport et mobilités durables par exemple (que de mots à la mode !) et dans la ville plein d'étudiants parlant des langues étrangères et exotiques.


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La ville reste certes la même, ses briques, ses quelques vieilles maisons, mêlées de celle de la reconstruction des années 1950, mais le tramway a aussi réussi à rendre le paysage plus urbain, moins destroy. Après un pélerinage à la gare et avenue de Latrre de Tassigny (où passe le tram !) nous avons cherché une friterie pour nous restaurer. Erika m'a appris à cette occasion comment les trouver : à l'odeur. C'est donc à Anzin que nous avons trouvé le Petit Quinquin, ses frites fraîches (un délice, c'est vrai), ses américains (c'est le nom de la sauce et du sandwich), puis j'ai pris le train pour Lille à la gare en passant par le Pont Jacob.


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Que retenir de ces métamorphoses ? Visiblement une pluie de fric est arrivée dans le pays et Borloo n'y est certainement pas pour rien. Valenciennes a pris le virage de la modernité avec tous ses attributs : les mobilités douces, les technopoles, l'ouverture internationale, les stades en forme de soucoupe volante… Des emplois ont été créés et la vie a repris. Mais c'est en voyant l'enseigne déglinguée du Paradis de la Bière en face de notre ancien chez nous que je me suis posée des questions. Dynamisme certes, mais pour qui ? Les emplois de la zone de frêt sont-ils des emplois qui ont su remplacer ceux de l'ancienne industrie ? Et quels salaires ? Quels salariés ? Au prix de quels cadeaux fiscaux et aménagements gratuits ? La croissance est-elle revenue ou est-ce simplement une facade ?

Je suis ensuite allée à la Lille, qui, elle, et depuis longtemps est une vraie capitale dynamique et belle. Le Vieux Lille et ses quartiers bobo, Euralille et ses tours, Villeneuve d'Ascq et son campus géant. A la Gare Saint-Sauveur, ancienne gare de marchandises transformée en centre culturel en 2004, lorsque Lille était capitale européenne de la culture, le Collectif Haïti de France tenait ses Rencontres Nationales. Mais ça c'est une autre histoire.


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