Je ne sais pas ce qu'on servait à la table du sultan, ni au sein du Harem, j'ai cru comprendre que le grand Atatürk appréciait le vin et le rakı, un vrai turc quoi… mais ce que je peux vous dire c'est qu'à Istanbul, pour peu que l'on se donne la peine de sortir des quartiers touristiques on se régale à bon compte.
Il y a les classiques qu'on aime toujours. Le balik ekmek ou pain au poisson sur les quais à Eminönü sont un incontournable sans lequel Istanbul n'est pas Istanbul. Et comme on passe toujours par Eminönü. Pour les plus délicats il y a aussi des gargottes à friture juste en face à Karakoy (qui est Chalcédoine pour les tenants du dogme). Le poisson à Istanbul c'est un met populaire qui se consomme au coin d'une table.
Un peu plus élaboré est le kebab ou plutôt kebap sur les bord du Bosphore qui n'a rien à voir avec son cousin formaté et gras d'Europe occidentale. Ici c'est plutôt un art de vivre ou plutôt de prendre son temps. Je vous recommande à la suite d'Enis ceux qui se trouvent juste derrière la station de métro d'Akasray, cuits au feu de bois, servis avec des salades, des sauces, des pains chauds et des serveurs attentionnés comme des turcs, empressés de vous satsifaire.
Un bon kebap s'accompagne d'Ayran pour calmer le feu des piments : c'est du yaourt salé et brassé. Mais pas besoin de manger pour l'apprécier, on croise des brasseurs d'Ayran au coin de toutes les rues. J'ai donc passé une semaine à alterner l'ayran et les jus de fruits pressés devant vous par les vendeurs ambulants, au choix nar suyu (jus de grenade) ou portakal suyu (jus d'orange).
Et puis aussi les simit, bretzel en brioche au sésame, les tost au coin des büfe, le pain, les patisseries de baklava, bref difficile d'avoir faim, mais aussi difficile de résister. On risque de revenir grasse comme un loukoum comme le disait élégamment Christian Clavier dans le Père Noël est une ordure…