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Nadoch

Niouzes de la villa dimanches, de ses habitants, de ses visiteurs. Totalement narcissique.

Arrivée à Haïti

Publié le 19 Février 2008 par Nadine in Haïti

Nous sommes (bien) arrivés hier soir, nous n’avons pas encore vu Neel, mais voici nos premières impressions. Merci Chico pour l'article d'hier… c'était parfait. le linguiste n'a rien à écrire sur le créole ? Si tu veux j'ai des éléments bibliographique…
Se lever deux fois de suite à 5h du mat pour prendre un avion, dur dur, surtout que j’étais peu avant à l’heure portugaise. Là, je vais encore plus à l’ouest, je ne pars pas seule et je reviendrai encore moins seule. Nous sommes passés par Roissy et Saint-Martin (seule frontière terrestre hollandaise avec la France, zut c’était une bonne question pour le jeu-concours), sorte de bronze-cul à Ricain où les avions amènent des gens pâles et repartent avec des gens bronzés. Puis nous sommes arrivés à la nuit tombante à Port-au-Prince après avoir survolé une campagne ravagée de hameaux sombres et de gigantesques bidonvilles, extrêmement sommaires d’entassement total. Cité Soleil est à côté de l’aéroport. L’aéroport lui-même est très rustique : piste en état médiocre, pas de clim (on préfère, on s’est gelés à Saint-Martin) et pas non plus de formulaire d’émigration au bout de dix passagers, la dame prend ça avec fatalisme (c’est tous les jours pareil avec ce vol !) et on passe. Il s’appelle Toussaint Louverture, ce grand homme de ce petit pays qui depuis accumule les malheurs. Partout des pub en créole sur les société d’envoi d’argent au pays par les émigrés (2 millions d’Haïtiens sur 8). Dehors la foule est dense, mais on connaît ce genre d’ambiance (arrivée à Saïgon). On trouve contre un billet d’1$ à un monsieur empressé de nous rendre service, Mme Colimon et son chauffeur, Marc.
Nous avons connu beaucoup de pays du tiers-monde, mais avec Haïti, on passe à la dimension au-dessus. Il faut dire que par l’autoroute (comprendre la rue large sans plus) on passe près des pires bidonvilles de ce pays, le plus pauvre de l’hémisphère nord. Pas d’éclairage public, seulement les phares de l’intense trafic et les braseros des barbecues Poulet la route comme on dit à la Réunion. Sur ce qui n’est pas des trottoirs, la foule grouille dans tous les sens : on marche, on vend, on attend les transports en commun qui sont des camions où on s’entasse debout ou des tap-tap ces camionnettes bâchées décorées de vives couleurs, de citations bibliques ou de Jésus. Les déco de rue sont les peintures de publicités, comme à la Réunion, en français ou en créole. Si nous étions en Asie, nous serions déjà au milieu de cette foule à regarder et à chercher le meilleur plan grignotage de rue. Mais ici c’est pas pareil.
Après Delmas, nous montons sur les pentes direction Pétionville vers les quartiers résidentiels. Il n’y a plus personne seulement les grandes villas entourées de murailles et de barbelés. C’est là qu’il y a l’hôtel Montana : il y a deux check-point à passer, des ralentisseurs et dedans des vigiles. A l’intérieur tout se paye (cher) en dollars. Notre chambre à $180 est vaste mais vieillotte. La déco doit dater de Duvallier. Le père, pas le fils. On a la clim : l’hôtel a son propre groupe électro donc le luxe de la lumière. La clientèle c’est beaucoup d’homme d’affaire. Pour l’instant nous nous sentons un peu prisonniers dans une cage dorée avec piscine. Cet après-midi, nous allons voir Neel.

Internet se paye $15 la journée, nous le prendrons un jour sur deux au mieux.

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