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Nadoch

Niouzes de la villa dimanches, de ses habitants, de ses visiteurs. Totalement narcissique.

Une nuit à l'Apollo Theater

Publié le 25 Avril 2013 par Nadine in Voyages au Nouveau Monde

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Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas passés au sud de Central Parc hier que la journée n'a pas été remplie, bien au contraire. C'est pour cela que nous avons pris d'abord des forces à notre cantine habituelle.

A midi nous étions au Musée d'Histoire Naturelle dans l'Upper West Side, grand bâtiment qui porte la marque de son époque : néo-gothique et néo-roman avec un arc de triomphe romain à l'entrée, sous le patronnage de Theodor Roosevelt, l'homme du Big Stick chez les sauvages au sud de son pays. Les collections sont gigantesques, impressionnantes, comme tout dans cette ville c'est abondant et gras, sans compter que nous sommes au centre de l'Empire : des animaux du monde entier, empaillés et mis en scène dans des vitrines de très grande taille, des squelettes de dinosaures et tous les animaux disparus, tous les stades de l'évolution humaine, et aussi, à côté des animaux, classés par continents avec ceux-ci, les galeries d'ethnologie avec les costumes et des artefact des peuples extra-européens, œuvres d'art, objets de culte et ceux de la vie quotidienne confondus, dans un intemporel scénographié. Depuis Sarko nous savons que l'homme d'Afrique n'est pas entré dans l'Histoire. Nous pouvons constater que la géographie de ce musée continue l'idéologie coloniale d'un essentialisme des peuples exotiques, étonnants et amusants à regarder derrière des vitrines, puisqu'ils font partie de l'Histoire naturelle : peuples de l'Océanie, d'Afrique, d'Asie, Civilisations de l'Islam, Indiens de tout le continent. Malgré ces réserves, je dois dire que l'on s'est régalés, surtout Neel qui adore les animaux, les dinosaures, les baleines, les araignées et tout ce qui relève de l'Histoire naturelle.

Pour rester dans le même esprit, nous sommes retournés chez les sauvages au nord de la 96th (non je blague, Harlem ce n'est pas chez les sauvages, je suis juste pas politically correct), faire quelques emplettes à la 125th puis le soir aller à l'Apollo Theater pour la soirée des débutants, la Amateur Night. C'est légendaire et ça le vaut bien : la soirée existe depuis 1934 et a lancé une bonne partie de la scène noire américaine du XXe siècle. La salle est un théâtre à l'italienne avec balcons et loges ce qui fait qu'on est toujours près de la scène. L'acoustique est très bonne ce qui permet de bien entendre le groupe sur scène, d'excellents musiciens qui accompagnent les artistes, sans avoir de son agressif. Avec sa renaissance dans les années 1990, la salle a aussi changé visiblement de public et ce sont majoritairement des blancs, dont beaucoup de touristes qui viennent humer l'air de la légende. Coca Cola est un sponsor omniprésent. Bref, ne boudons pas notre plaisir, show must go on. Durant deux heures et demi, des animateurs doués en tout (chant, blagues, imitation, chauffeur de salle) ont fait défiler des débutants, on a hurlé, fait des bou pour vider les mauvais (pas si mauvais mais ici on joue l'excellence), nous nous sommes étonnés avec des enfants artistes — une fillette de cinq ans, un organiste aveugle de douze — nous avons tapé des mains, on ne s'est pas ennuyé une seconde, même si Neel ne comprenait rien à ce que disait M. Loyal, il s'est vraiment régalé et moi aussi. Décidemment pour le spectacle, les Américains nous dépassent toujours de la tête et des épaules.

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