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Nadoch

Niouzes de la villa dimanches, de ses habitants, de ses visiteurs. Totalement narcissique.

Nina à Marseille

Publié le 19 Octobre 2009 par Nadine in Tchatche et niouzes

Ceux qui me connaissant musicalement depuis longtemps savent bien que je suis une grande fan de Nina Hagen. Certes, depuis pas mal de temps on m’entend surtout écouter de la musique du monde en version variétoche — dangdut, pop turque, bollywood, kompa, champetta, fado etc… — je reste cependant fidèle à mes vieilles amours et quand Nina passe à moins de 100 km de chez moi j’y accours. Et comme c’était le cas samedi dernier, j’y suis allée.
Et pourtant le concert avait lieu au festival des Docks à Marseille et je déteste ce festival. Mais Nina je suis capable d’aller l’écouter n’importe où… Je déteste ce festival parce que c’est l’endroit le plus snob de Marseille, une ville où pas de gens, en voulant se la jouer, on est une ville prolo, on craint dégun, on n’est pas Aix etc… atteignent des sommets de snobisme. Et précisément c’est dans ce genre d’endroit (une friche dans les quartiers Nord) que l’on trouve très souvent cette faune détestable. Et pour en rajouter au tableau, il y avait ce soir-là Oiai Star, une émanation des Massilia Sound System, le groupe que j’ai le plus détesté des années 1990 (sauf quand y avait la fille mais c’était au début, et dans les années 1980) parce que précisément, ils étaient dans cette mouvance.
Pour finir le tableau, je déteste les festivals qui commencent à des heures tardives, et à Marseille il y a le snobisme d’arriver toujours tard et le dernier : et bien samedi, les groupes attaquaient à 21h30, Nina à minuit et les bus étaient prévus jusqu’à 4h30 du matin. Le tout dans le froid, dehors, sous chapiteau ouvert à tous les vents. Mais c’est bien connu, à Marseille, on a le pastis et le soleil putain con !
Mais pour Nina, je suis prête à tous les sacrifices, et j’ai bien été payée de retour. C’était la quatrième fois que je voyais la castafiore berlinoise sur scène. La première fois c’était en 1985 à Fréjus. J’étais avec Alex : une sacrée expédition en stop que je vous raconterai peut-être un jour. Pour la sortie de l’album In Ekstasy : elle avait fait sa diva avec plus d’une heure de retard. La deuxième fois, c’était à la fête de l’Huma et la troisième en 1990 à Aubagne, où elle était en assez piteux état et où elle avait failli quitter la scène avant l’heure à cause de quelques sifflets venant du public. Bref, j’étais dans les affres de l’angoisse quant aux horaires, étant donné l’heure prévue de début : minuit. Première surprise : elle est à l’heure. Le son par contre n’y est pas, et elle ne s’est pas échauffée la voix. Le tout se rétablira au bout de 3 à 4 titres. Mais le reste y est : la présence scénique d’abord. Elle est habillée d’une robe-mini panthère avec un bouquet de fleur sur le derrière (la dernière fois c’était une peluche sur le devant). Une coiffure qui monte et qui descend de partout. Et puis elle bouge dans tous les sens, accompagnant de mimiques sa voix magnifique, qu’elle module en voix de sorcière ou de petite fille, ou en grandes envolées qui finissent parfois par des borborygmes accompagnés d’épouvantables grimaces. Le répertoire fait une large place aux reprises, que ce soient celles qu’elle fait depuis longtemps (Ave Maria, My Way) ou celles que je lui entends pour la première fois interpréter (Riders on the storm et même Commandante Che Guevera dans la langue de Karl Marx). Il y a aussi les compos mais aucun titre des anciens tubes (putain 30 ans !). Bonne surprise : une large place est faite aux chansons de type brechtien, ce qui est, il faut préciser, son répertoire d’origine, avant qu’on ne lui fasse passer le mur en 1976 et qu’elle découvre le punk. Il reste encore l’orchestre de bûcherons teutoniques sans aucune finesse et le côté totalement allumé, pour celle qui a découvert Dieu dans les acides à Amsterdam au début des années 1980. Elle n’a toujours pas atterri : évoquant la chute du mur dans sa propre ville, il y a 20 ans, elle nous affirmé que la Sainte Vierge en était l’auteur grâce aux nombreuses prières faites par les Östies durant les mois qui ont précédé. Nous sommes ravis de l’apprendre, je sens que mes cours de troisième vont légèrement changer dorénavant.
Je suis rentrée fourbue dans ma maison glacée à trois du mat, et c’est la gueule dans le pâté que je suis allée dimanche à la grande réunion de famille.

PS : Merci à Chico pour le billet !

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