Elle m’en a donc ramené une ; j’étais super contente. Qu’elle ait pensé à moi, et en plus elle avait l’air contente de me l’offrir. Mais surtout je suis très contente d’avoir maintenant cette carte qui orne les murs de mon bureau juste en face de ma carte du monde – dunia – achetée en Indonésie. A Istanbul, il faudra que j’en trouve une en turc pour compléter ma collection. Là on dit dünya, donc pareil qu’en bahasa.
J’aime beaucoup ces cartes, parce que d’abord j’aime les cartes tout court. Je peux passer des heures à les contempler, à regarder les détails, les noms, les couleurs, les bizarreries. Bref, tout ça pour dire que ce sont ces bizarreries qui sont les plus intéressantes sur les cartes exotiques. Evidemment c’est plus facile avec la carte en bahasa indonesia qui est en alphabet latin qu’avec la carte en arabe. Mais c’est tellement beau l’écriture arabe ! Et comme ni Maeva, ni moi nous ne le lisons, nous avons imaginé des trucs comme en fait il y a marqué Grand Sheitan (ou Grand Ibliss au choix) sur les Etats-Unis, y a pas de raison qu’ils n’aient pas un retour d’ascenseur.
Ne pouvant donc pas trop lire les noms, je me suis penchée sur les formes. Et particulièrement sur le Proche-Orient. J’ai demandé aussi à Souad et elle m’a confirmé qu’Israël ne figurait pas mais qu’il y avait marqué Palestine. C'est comme dans la demande de visa lorqu'il y a la question « êtes-vous allés en Palestine occupée ? ». Le Golan revient à la Syrie, tout comme le Sandjak d’Alexandrette, c’est-à-dire la région d’Hatay en Turquie avec Antioche/Antakya. Pourtant c’est une carte très libérale : le Liban y est indépendant ! Ce qui n’est pas le cas de la carte que je vous ai mise ensuite, qui figurait en couverture d’un cahier d’écolier que j’ai acheté à Alep, il y a deux ans. Sur cette dernière carte, vous apprécierez aussi le trait gras limitant le monde arabe, le reste étant indiférencié dans le rose. On n’est pas gouverné par le parti Baas pour rien…
Suite au prochain article avec l’Extrême-Orient de l’Islam, l’Indonésie.